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Historique
de la fondation

de l’Hôpital Pourtalès

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En 2008, la Fondation de l’Hôpital Pourtalès a fêté ses 200 ans. Pour les neuchâtelois, le nom de Pourtalès est prioritairement associé à un hôpital et à un vin de Cressier. Toutefois, beaucoup ignorent que derrière ce nom, il y a eu un homme qui, par sa volonté, son assiduité et la fortune qu’il avait constituée, a permis la création de cet illustre établissement qu’est l’Hôpital Pourtalès.

Les efforts continus de sa descendance furent conséquents en vue d’assurer la pérennité de l’entreprise, comme l’avait voulu son fondateur. 200 ans d’une histoire palpitante, commencée à l’aube du XIXe siècle par l’action d’un philanthrope visionnaire nommé Jacques-Louis de Pourtalès.

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Jacques-Louis de Pourtalès

Jacques-Louis de Pourtalès (1722 – 1814) fit fortune grâce au commerce de l’argent, des denrées coloniales et surtout des indiennes. Il achetait ces fameuses toiles peintes aux manufactures neuchâteloises et les revendait dans le monde entier.

Dans sa 86ème année, en signe de reconnaissance à Dieu, il émit le désir de fonder et entretenir perpétuellement un hôpital pour indigents de 30 à 40 lits, un tel établissement faisant défaut à Neuchâtel :

« (…) en m’occupant d’un devoir si doux, je vais dans un âge avancé où tout rappelle le néant des choses humaines, procurer à mon cœur une jouissance conforme aux seuls sentiments qui doivent l’animer désormais (…) » (« Pourtalès 1808 – 2008. Une fondation au service d’un hôpital », Gilles Attinger, Hauterive, 2008, pp.13-14 »)

Dans les dispositions générales de l’acte de fondation de son Hôpital, Jacques-Louis de Pourtalès spécifia entre autres :

« (…) Dans ce bâtiment seront reçus les indigents affectés de maladies susceptibles de traitement (…), le tout sans aucune rétribution quelconque. (…) L’hôpital sera ouvert à tous les indigents malades, sujets et habitants de l’Etat, ainsi qu’aux étrangers tombés malades dans le pays, et cela sans distinction de patrie ou de religion, et toutes circonstances d’ailleurs égales, les pères et les mères de familles chargés d’enfants seront préférés. (…) On réservera quelques appartements pour recevoir, surtout en hiver, de pauvres mères de famille, et les soigner pendant et après leurs couches. (…) j’entends que le chirurgien en chef jouisse d’un traitement assez considérable, pour l’engager à prendre un soin tout particulier des malades qui lui seront confiés. (…) » (idem, pp. 14-15)

Ainsi, à l’Hôpital Pourtalès, les malades les plus pauvres et les femmes en couches seraient soignés correctement et gratuitement, sans distinction de nationalité ou de religion. Bel esprit de tolérance et de solidarité en ce début de XIXe siècle. Le donateur demanda instamment aux administrateurs, aux médecins et au personnel soignant « d’éviter soigneusement toute dépense de luxe et de décoration », la Fondation ne devant se distinguer « que par l’efficacité des secours, par l’ordre et par l’extrême propreté ». (idem, p. 15)

En 1808, à l’occasion de la fondation de l’hôpital, il assigna une somme de 600’000 francs de France (une somme très importante en termes monétaires de l’époque) pour le bâtiment lui-même et réserva un capital identique pour être placé dans des « immeubles d’un rapport sûr et constant ». (idem, p. 15) Cela permettrait d’assurer, à long terme, l’entretien et le fonctionnement de l’établissement. C’est ainsi que la Fondation de l’Hôpital Pourtalès acquit divers bâtiments ainsi que plusieurs domaines viticoles, dont fait partie l’actuel Domaine Hôpital Pourtalès à Cressier.

L’acte de fondation signé, Jacques-Louis de Pourtalès l’envoya à Louis-Alexandre Berthier, alors Prince de Neuchâtel, pour solliciter son approbation. Celui-ci lui donna son accord en ces termes :

« J’ai reçu, Mr Pourtalès l’aîné, votre lettre du 14 janvier de cette année. Je l’ai lue avec attention, ainsi que le mémoire concernant l’hôpital que vous êtes disposé à fonder à Neuchâtel. Je n’ai pu voir sans émotion les sentiments que vous y exprimez, et l’intention où vous êtes de destiner une somme de 600 000 francs à un établissement aussi utile. (…) J’approuve votre projet dans tout son contenu, et m’en déclare le premier protecteur. (…) ». (idem, p.16).

 

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Balloté par les aléas de la politique, du climat et du progrès

En 1812, après moins d’une année de fonctionnement, l’hôpital fût confronté à l’occupation du pays par les troupes autrichiennes. Cette présence militaire entrava l’action de l’hôpital et induit des charges supplémentaires. Les déficits se creusèrent de plus en plus, aussi en raison de mauvaises années viticoles successives.

Après l’épisode napoléonien sous la régie du maréchal Louis-Alexandre Berthier qui avait lié le sort de la principauté aux aléas de l’Empire français, 1814 marqua le retour de Neuchâtel dans le giron de la maison de Prusse. Le 12 septembre même année, la principauté intégra la Confédération suisse. Cette année-là est aussi celle de la mort de Jacques-Louis de Pourtalès dans sa 92e année. On l’ensevelit dans un cimetière créé pour lui au nord de l’établissement.

 Jusqu’au départ du Dr. de Castella en 1855, l’hôpital appliquait une médecine traditionnelle issue du XVIIIe siècle où les innovations étaient rares. Celui qui le remplaça, le Dr. Cornaz, fut à l’origine de nombreux changements. Il lança notamment, dès 1891, l’idée de la création d’une maternité, idée qui allait totalement dans le sens du fondateur. Son successeur, le Dr César Matthey revint à la charge et la maternité fut réalisée aux alentours de 1900. Ce projet rencontra un accueil bienveillant dans le public et de nombreux dons permirent sa réalisation.

 Jusqu’à nos jours, l’Hôpital Pourtalès fut le théâtre de nombreuses et diverses évolutions : vaccins, installation de l’électricité, du téléphone, l’utilisation des rayons x, l’ascenseur, le frigidaire, le chauffage, de nombreux agrandissements des bâtiments, la création de la maternité, de l’hôpital pour les enfants, les antibiotiques, la physiothérapie, la machine à laver, l’anesthésie, etc.
Ballotée par les aléas de la politique nationale et internationale et confrontée à des problèmes de financement récurrents, la fondation se vit obligée, en 1920, de mettre de côté la pure philanthropie en exigeant des sommes minimales. Le principe sacré de la gratuité fut ainsi rompu en raison de circonstances économiques désastreuses.

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Indépendance ou médecine de pointe ?

L’Hôpital de Pourtalès fut de tout temps confronté à un paradoxe : devait-il investir pour rester dans la course sur le plan médical, au risque d’y perdre une partie de son indépendance, ou devait-il stagner parce que les ressources financières ne suffisaient plus ?

Décalage entre le poids de la tradition et les réalités d’une médecine en marche. Dès 1955, l’Hôpital Pourtalès a accepté quelques subventions des fonds publics. La Fondation réussit, à maintenir les finances jusque-là avec le soutien de la Famille et d’amis de l’Hôpital Pourtalès, mais à partir de 1964, les coûts de la médecine moderne atteignirent des hauteurs disproportionnées par rapport au capital de la fondation et ses revenus.

Des pourparlers entrepris par le Comte Louis-Albert de Pourtalès avec la ville et les communes du canton de Neuchâtel aboutirent, en 1971, à la décision que les déficits de la fondation seraient couverts par la ville de Neuchâtel pour une période transitoire en attendant que celle-ci mette de l’ordre dans sa politique hospitalière. En 1978, suite aux profonds changements des techniques médicales et hospitalières ainsi qu’à l’évolution de la sécurité sociale, la Ville de Neuchâtel reprit le complexe hospitalier à sa charge.

Le site de l’Hôpital fut donné à la Ville et la Fondation resta propriétaire des autres biens mobiliers et immobiliers, notamment du Domaine viticole de Cressier. Ses bénéfices allèrent alors à la couverture du déficit de l’Hôpital Pourtalès, respectant ainsi la volonté de bienfaisance du fondateur, Jacques-Louis de Pourtalès. Aujourd’hui, ces fonds sont utilisés pour financer des projets visant l’amélioration du confort des patients de l’Hôpital Pourtalès.

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